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2 0 1 4   Poste d'écoute  Horchposten  19 1 4

L'installation sonore sera présentée en France à Lyon, Marseille, Montpellier, Nancy, Paris et Toulouse. Et l'installation de « Poste d 'écoute » sera présenté sur les champs de bataille à Hartmannswillerkopf pour une période de 4 ans à partir du 3. août 2014.

     L'idée directrice de cette installation :« 2014 Poste d'écoute / Horchposten 1914 » est un espace de mémoire de la Première Guerre Mondiale. Son focus porte sur le front entre la France et l’Allemagne et l’image de l’ennemi en constitue le fil conducteur.

L’objectif est de proposer au visiteur un changement de perspective en adoptant le point de vue de l’ennemi de l’époque. Ainsi, l’installation permet une approche narrative de la Grande Guerre : un souvenir sous forme de dialogue, au-delà des perceptions nationales.
 

L'installation sonore porte le label du « Centenaire ». La radio nationale allemande Westdeutscher Rundfunk (WDR), les Instituts Goethe en France et « l'Office Franco-Allemand pour la Jeunesse » subventionnent et soutiennent l'installation.

L'installation sonore sera présentée en France à Lyon, Marseille, Montpellier, Nancy, Paris et Toulouse. Et l'installation de « Poste d 'écoute » sera présenté sur les champs de bataille à Hartmannswillerkopf pour une période de 4 ans à partir du 3. août 2014. Les enregistrements des acteurs et le mixage aura lieu pendant tout le mois de mai dans les locaux de la Westdeutscher Rundfunk à Cologne.

2014 Poste d'écoute 1914 – rapprochement et contact avec l'ennemi

Le projet

L’installation sonore « 2014 Poste d’écoute 1914 » est un espace de mémoire de la Première Guerre Mondiale que le visiteur perçoit, traverse et vit individuellement. Son focus se porte sur le front entre la France et l’Allemagne, l’image de l’ennemi constitue le fils conducteur.L’objectif est de proposer au visiteur un changement de perspective en adoptant le point de vue de l’ennemi de l’époque. Ainsi, l’installation permet une approche narrative de la Grande Guerre : un souvenir sous forme de dialogue, au-delà des perceptions nationales.
 

 

Concept de l'espace – zones de guerre

       L’espace sonore est divisé en cinq zones : le front français et le front allemand, l’arrière-front français et l’arrière-front allemand ainsi que le no man’s land entre les tranchées. En parcourant l’espace, le visiteur se déplace selon la géographie de la guerre, de l’arrière-front allemand vers l’arrière-front français en traversant les tranchées opposées. Le visiteur circule librement dans l’espace et peut déterminer son propre parcours. C’est sa présence physique qui anime les installations sonores de chaque zone qu’il traverse. Ainsi, le visiteur peut par exemple choisir la perspective d’un soldat français au front et découvrir ensuite le récit de l’horreur de la première tuerie industrialisée de masse adressé par un soldat allemand à ses proches. Il a également la possibilité de se rendre dans l’arrière-front français pour entendre des paroles de propagande ou l’angoisse d’une femme qui attend désespérément une lettre de son mari combattant au front. Dans le no man’s land, la guerre, brutale et directe, frappe le visiteur. Selon un principe de montage le bruit abstrait des armes s’associe à des fragments de textes et aux bruits de la nature.
Une géolocalisation précise détermine la zone choisie par le visiteur. Le visiteur entend le morceau choisi sur smartphone, dont la conception et le montage se fera spécifiquement pour une expérience surround (via un casque).
     La subdivision de l'espace en cinq zones est créée d'une façon claire et instinctivement reconnaissable. Le nom de chaque zone respective est marqué par terre dans les deux langues.Un simple trait marque la frontière entre deux zones. Au centre de l'espace, au milieu du no-man's-land, se trouvera un carré de bancs formant un endroit silencieux. L'auditeur peut s’y assoir, à côté l'un de l'autre ou en face. Il y règne le silence. Il n'y aura pas d’événement acoustique diffusé mais on pourra y trouver le calme, réfléchir sur ce qu'on vient d'entendre ou échanger avec d'autre gens.

Concept du son – un souvenir sous forme de dialogue

Le matériel acoustique de l’installation est composé de témoignages de soldats tombés durant la guerre, de soldats qui ont survécu et de leurs proches, auxquels des acteurs français et allemands prêtent leur voix (la traduction de la langue de l’ancien ennemi sera en over voice). 
Des documents d’époque, des enregistrements originaux du monde politique, de l’économie, de l’art et de la presse s’ajoutent aux témoignages. Toutes ces voix, sons et bruits constituent un espace de mémoire sonore dans le centre duquel se trouve l’être du présent. L’objectif de cette installation n’est pas la reconstitution d’une image cohérente et objectivée de l’histoire des sociétés de l’époque, mais de proposer une quête sensorielle des traces, de créer un espace où se croisent l’incompréhension et la force associative dans un large champ d’expériences sensibles. Émergent alors dans l’espace des interrogations liées à l’image de l’ennemi, aux structures et aux destins de l’époque, leur lien à nos vie aujourd’hui.
      Grâce au montage de textes français et allemands dans l’installation sonore, les ennemis d’autrefois entament un dialogue : des êtres qui ne se sont jamais parlés, mais qui se sont combattus. Ainsi, les voix des morts revivent acoustiquement et composent ensemble un requiem pour les ennemis de jadis (Le montage gardera toujours la singularité du vécu et de la souffrance de chacun des deux peuples ; ils ne seront pas mise sur le même plan). De cette façon, le visiteur vit une expérience particulière : un parcours de la mémoire de la Grande Guerre construite sur un dialogue.

L'industrie – espaces et paysages de la guerre 
      
Sans doute l'installation sonore peut avoir lieu dans un grand nombre d‘espaces différents mais du point de vue du sujet et de l’ambiance, il sera plus concret d'amener « 2014 Poste d'écoute 1914 » dans la sphère de l'industrie et son paysage de la guerre. L'industrie a marqué la Grande Guerre dans son caractère mécanisé et destructeur. L'industrie a défini la Grande Guerre en partie comme la « catastrophe originaire de la modernité ». Elle a aussi permis aux commandements militaires de tous les pays participants de réduire le soldat à un état de matériau humain et chair à canon. Avec l'industrie, lutter, tuer et mourir sont devenus du travail industrialisé de guerre.
     Un champ de bataille, un paysage dévasté par l'artillerie, ainsi qu’une usine sont les lieux idéals pour un espace de mémoire sonore.

Trois pensées derrière ce concept :

L'image de « l'autre »

Au centre de la propagande de la Grande Guerre se positionnait l'image de „l'autre“, le Boche, le Franzmann, le sans culture, le barbare. Etant donné que peu de gens de ces deux nations n'avaient jamais touché le sol du pays ennemi, il était facile pour la propagande de présenter « l'autre » comme l'incarnation du mal qui devait être vaincu et anéanti. Et paradoxalement, alors que cette guerre est la première guerre de masse et industrialisée, les soldats des deux armées réalisent que les personnes qui leurs font face dans les tranchées adverses sont semblables à eux. 

La caricature de „l'autre“ portée par les médias se trouve questionnée avec un point culminant à travers les différentes fraternisations.

L'Europe

Malgré le projet de l'Europe, nous avons toujours l'habitude de regarder et de commémorer l'Histoire par notre propre perspective nationale. 100 ans après la „catastrophe originaire“ du 20ième siècle, ce réflexe devrait cesser. Nous devrions commémorer ensemble, être prêt à élargir notre propre horizon et ouvrir notre regard par la perspective de „l'autre“ ; s'intéresser à l'Histoire de „l'autre“ et écouter son expérience et sa souffrance. 

L'auditeur actif

La particularité de „Poste d'écoute 2014“ est le pilotage actif par l'auditeur. Celui-ci navigue avec son corps et décide de son propre parcours. L'Histoire ou plus concrètement, la souffrance humaine ne sera pas regardée et consumée d'une façon abstraite mais l'auditeur doit être actif, s'intéresser concrètement, interagir, pour pouvoir se mettre en route vers un voyage de découverte dans un pays inconnu. Par cela, l'auditeur devient une part de cette topographie acoustique de la guerre et son mouvement dans l'espace devient un événement théâtral.

Andreas Westphalen:

Né en 1972, Andreas Westphalen étudie à Bonn, Fribourg et Oxford et obtient un Magister Artium en littérature comparée, littérature allemande et philosophie. Depuis 1999, il travaille comme freelance pour le Westdeutscher Rundfunk, radio nationale allemande. Il a écrit neuf adaptations de pièces radiophoniques, travaillé comme réalisateur („Gros-Câlin“ et „Le cinquième avion“), co-auteur et co-réalisateur de „Jeux de terreur“ (avec Fabian von Freier) et a écrit et réalisé un documentaire sur le 11. septembre pour la WDR. En 2010 et 2013 il a reçu une bourse pour l'écriture d'une pièce radiophonique par le NRW-Filmförderung. 
A Paris il travaille comme metteur en scène (Prix Paris Jeunes Talent en 2006 pour „norway.today“ d'Igor Bauersima). Sa dernière mise en scène, „Nord-Est“ de Torsten Buchsteiner en 2012, a été subventionnée par la DRAC, ARCADI, ADAMI et SPEDIDAM.

Jochen Langner:

   Jochen Langer est acteur indépendant et vit à Cologne. Il a étudié à l'Ecole supérieure d'art dramatique Ernst Busch à Berlin. Après des engagements au théâtre : entre autres, Staastheater Cottbus, Theater Bonn, Schauspielhaus Köln, Schauspiel Frankfurt, Schauspielhaus Bochum et Wuppertaler Bühnen. Parallèlement, il a travaillé comme metteur en scène et réalisateur.Premières expériences au théâtre au Schauspielhaus Köln, le Künstlerhaus Mousonturm Frankfurt a. M. Et dans la scène indépendante à Francfort. 
Travail comme metteur en scène et réalisateur (sélection): „Rien“, pièce de théâtre après le roman de Janne Teller dans la saison 2012/13 à „Anhaltischen Theater Dessau“ „Soldats“ après le livre de Söne Neitzel et Harald Welzer. Mise en espace dans la saison 2011/12 à „Anhaltischen Theater Dessau“ „Ariel – Shelley et la recherche du romantique“. Documentaire, Deutschlandradio Kultur 2012

Contacts

andreaswestphalen@free.fr
jochen.langner@gmx.de

Dominik Richert

Etwa um 10 Uhr abends wurde die Tür plötzlich aufgerissen und der Befehl zum sofortigen Aufstehen gegeben, da der Ausbruch des Krieges unvermeidlich sei. Krieg, wo, mit wem?  Natürlich waren sich bald alle einig, daß es wohl wieder gegen Frankreich gehe. Da fing einer das Lied »Deutschland, Deutschland über alles« zu singen an und fast alle fielen ein. Mir war es absolut nicht ums Singen, denn sofort dachte ich, daß man im Kriege nichts so gut wie totgeschossen werden kann. Auch war mir bange, wenn ich an meine Angehörigen und meine Heimat dachte, die hart an der Grenze liegt und daher der Gefahr ausgesetzt war, zerstört zu werden.

Am 3. August kreiste in großer Höhe ein französischer Flieger über der Stadt. Alle Soldaten  knallten in die Höhe. Plötzlich schrie einer der Zivilisten: « Eine Bombe! ». Ich selbst erwartete jeden Augenblick das Explodieren der Bombe. Alles blieb still. In Wirklichkeit war es ein schöner Blumenstrauß, hauptsächlich aus Vergißmeinnicht bestehend, der von einem rot-weiß-blauen Band zusammengehalten war. Ein Gruß Frankreichs an die elsässische Bevölkerung. 

Dominik Richert

Die Franzosen halten die Linie Habsheim — Rixheim — Napoleonsinsel— Baldersheim und so weiter besetzt. Wir müssen gegen Abend angreifen und sie zurückwerfen. (…) Plötzlich war jedes Lachen, jeder Humor wie weggeblasen, denn keiner glaubte, die heutige Nacht zu erleben, und von der in patriotischen Schriften sooft gerühmten Kampfbegeisterung und dem Draufgängertum sah man herzlich wenig. Nun hieß es weiter marschieren. Auf dem Straßenrand lag der erste Tote, ein französischer Dragoner, der einen Lanzenstich in die Brust erhalten hatte. Ein schauderhafter Anblick: die blutende Brust, die verglasten Augen, der offene Mund sowie die verkrallten Hände. Wortlos marschierte alles vorüber. µ

Dominik Richert

Der General erteilte den Kompanieführern folgenden Befehl, der jeder Kompanie vorgelesen wurde: »Heute werden keine Gefangenen gemacht. Verwundete sowie gefangene Franzosen werden erledigt.« Die meisten Soldaten waren starr und sprachlos, andere wieder freute dieser völkerrechtswidrige, niederträchtige Befehl. »Ausschwärmen, vorwärts, marsch!« Gewehr im Arm ging's dem Wald zu. (…) Päng-päng-päng, ging's los. Einzelne Kugeln kamen bis zu uns geflogen und fuhren klatschend in die Bäume. (…) Die Verluste häuften sich. Die verwundeten Franzosen blieben liegen und gerieten in unsere Hand. (…) Ein Unteroffizier meiner Kompanie namens Schirk, schoß hohnlachend einem im Blut liegenden Franzosen durch das Gesäß, dann hielt er dem in Todesangst um Gnade flehenden Unglücklichen den Gewehrlauf vor die Schläfe und drückte los. Der Arme hatte ausgelitten. Aber nie kann ich das in Todesangst verzerrte Gesicht vergessen. Einige Schritte weiter lag wieder ein Verwundeter, ein junger hübscher Mensch, in einem Waldgraben. Unteroffizier Schirk lief auf ihn zu, ich hinterher. Schirk wollte ihn niederstechen, ich parierte den Stoß und schrie in höchster Aufregung: »Wenn du ihn anrührst, verrecksch!« Verdutzt schaute er mich an, und meiner drohenden Haltung nicht trauend, brummte er etwas und folgte den anderen Soldaten. Ich warf mein Gewehr zu Boden, kniete mich bei dem Verwundeten nieder. Er fing an zu weinen, faßte meine Hände und küßte sie. Da ich gar nichts französisch sprechen konnte, sagte ich, auf mich deutend: »Alsacien Kamerad!“.

Dominik Richert

     Auf einer Anhöhe kam ich durch die Ruinen des zerstörten Dorfes Viéville-en-Haye. Es ekelte mich an, als ich wieder das verfluchte Kriegsspiel sah. Ich schaute zur französischen Stellung hinüber, und plötzlich überkam mich eine heiße Sehnsucht. Wenn ich doch nur drüben wäre, dann wäre ich gerettet, hätte Verbindung mit der Heimat und könnte sicher bald meine Angehörigen wiedersehen! In diesem Moment faßte ich den Entschluß, wenn es eine Möglichkeit gäbe, zu desertieren.
 

Dominik Richert


Bald traf ich Peters. »Ich soll dich ablösen, Joseph! Du sollst in Urlaub fahren!« In diesem Moment dachte ich, daß ich Peters vielleicht das letzte mal sah, drückte ihm beim Abschied fester als gewöhnlich die Hand und sah ihm tief in die Augen. »Nicki, pass auf, es ist viel Draht hier. Im übrigen wünsch ich dir Glück!« Ich war doch etwas betroffen, daß er meine Gedanken erraten hatte. 
Dominik Richert      Nun wurde es dunkle Nacht, und wir hatten Mühe, uns zusammenzuhalten. In diesem fremden Gelände war man grad so dumm wie ein Kalb, das zum erstenmal den Stall verläßt. In der Dunkelheit konnte man sich unmöglich orientieren. Auch wurde uns nicht gesagt, ob wir zuvorderst an der Front lagen. Man war gerade wie hergeschneit. Ich schoß eine Leuchtkugel in die Höhe. Aber was sah ich? Rundum von Granatlöchern übersätes Ackerfeld, sonst gar nichts. Gerade als ob wir alleine hier seien. Und doch lagen rund um uns Tausende Soldaten in den Löchern.

     Die Feldküche blieb aus, der Hunger stellte sich ein. Am Mittag wurde in einem Dorf  haltgemacht. Eine wahre Treibjagd auf die Hühner begann. Kaninchen wurden aus Kisten und Ställen geholt, der Wein aus den Kellern, der Speck und Schinken aus dem Kamin. Ich suchte die Eiernester und trank 6—8 Eier aus. Ich ging dann in ein Haus. In der Stube 

standen auf den Milchschaften Reihen von Milchtöpfen. Ich langte hinauf und erwischte einen mit süßer Sahne. Wie das schmeckte! Im schönsten Trinken erblickte ich hinter der Stubentür eine ältere Frau, die bleich und zitternd dastand. Obwohl ich kein Verbrechen begangen hatte, schämte ich mich, ohne weiteres die Sahne wegzunehmen. Ich wollte der Frau eine halbe Mark geben, sie wollte jedoch nichts und gab mit noch ein großes Stück Brot. Die Frau war die einzige Zivilperson, die ich im Dorfe sah. Entweder hatten sich die Einwohner vor Angst verkrochen oder waren geflohen. Antreten, weiter! Mehrere Kompanien gingen ausgeschwärmt vor, wir folgten als Reserve. Päng. päng, ging's vorne wieder los.

 

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