Remy Cazals Quatre ans de travail

    Une journée pour tenter de résumer quatre ans de travail. En cette fin du cycle du centenaire de 1914-1918, les associations Les Amis de Jean-Jaurès à Toulouse et Les Amis des archives de la Haute-       Garonne organisaient hier une après-midi de conférences baptisée «Regard du pays toulousain sur la Grande Huerre», à l'espace des diversités laïcité.» Et qui d'autre que Rémy Cazals, historien qui a       compilé de très nombreux témoignages de Poilus pour orchestrer les débats ? «Tout le monde a des parents, des grands-parents qui ont fait la Grande Guerre, détaille Rémy Cazals. Ils ont soit laissé des     traces, soit pas. Les descendants partent alors à la recherche de leur passé. Cette guerre fait partie du patrimoine familial.» «La directrice des archives départementales nous a indiqué avoir reçu de très     nombreux documents ces dernières années, souligne Jack Thomas, président de l'association des Amis des archives de la Haute-Garonne. Une de nos vocations est de susciter le don, afin que les     documents soient au moins numérisés».

       

         Expositions, conférences, ateliers, les deux associations ont depuis 2014 mené de nombreuses actions sur l'histoire de la Première Guerre mondiale. «Cette après-midi est un carrefour où se retrouvent des universitaires, des auteurs, les archives départementales et municipales, mais aussi la population, précise Rémy Pech, président des Amis de Jean-Jaurès à Toulouse. Ils découvrent le substrat du mouvement de mémoire, de réflexion. Se remémorer cette période est important pour retrouver le goût de la paix, de la fraternité et de la  

Antoine Prost, historien, spécialiste de la France au XXe siècle, président du Comité scientifique de la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale «Regards du pays toulousain sur la Grande Guerre», c'est l'intitulé de la rencontre organisée autour des historiens et contributeurs samedi à Toulouse*, avec la participation d'Antoine Prost, président de la Mission du centenaire. Avec la commémoration de l'Armistice du 11 novembre 1918 qui s'approche, quel premier bilan peut-on tirer de la Mission du centenaire et de ces quatre années de commémoration ? Il s'est passé quelque chose de considérable. D'impressionnant. À côté des commémorations officielles, toute la France a commémoré la Grande Guerre. La Mission s'était organisée pour faire remonter les projets commémoratifs locaux et son conseil scientifique les a examinés pour leur décerner ou non un label. Ils sont venus de tous les départements, y compris l'Outre-Mer. Nous en avons examiné plus de 6300, et des milliers n'ont pas demandé le label.

Que trouve-t-on dans ces projets ? 
Il y a de tout dans ces projets : des expositions, des publications, des spectacles, des films, du numérique etc. Vous avez vu les documentaires et les plateaux télévisés. Des milliers d'écoliers ont reconstitué l'itinéraire des soldats de leur commune à partir du monument aux morts. Les archives, les musées, les sociétés savantes, les municipalités, les départements, toutes sortes d'associations se sont mobilisées. La presse a multiplié éditions ou numéros spéciaux.
La Mission du centenaire va-t-elle être prolongée ?
Non. On va faire le bilan, classer les archives, rendre les comptes, et fermer la Mission.
«Regards du pays toulousain sur la Grande guerre» : L'intitulé de la rencontre à Toulouseque vous allez conclure samedi traduit bien l'ancrage humain et territorial de l'effroyable conflit qui a touché tout le monde. 
Bien sûr. La mémoire de la guerre est au cœur de celle des familles. Plus de 20 000 personnes ont apporté des lettres de poilus, des carnets, des photos à la grande collecte organisée en 2013 et 2014 ; 325 000 documents ont été numérisés. C'est toute la société qui a commémoré cette épreuve, la pire qu'elle ait subie depuis deux siècles. 
Mais il y a cependant une spécificité toulousaine : l'action précoce autour de Rémy Cazals de militants laïques pour recueillir des témoignages, dont les carnets de Barthas qui ont fait date en 1977.
Le fait que l'association Les Amis de Jean Jaurès à Toulouse soit co-organisatrice de la rencontre n'est pas anodin. Que nous dit encore aujourd'hui la grande figure du tribun socialiste et pacifiste ? 
Jaurès était pacifiste et patriote : il s'opposait à la guerre offensive avec la plus grande véhémence, mais il n'a jamais mis en question la défense nationale. Il reprochait aux militaires leur désintérêt pour l'armée de réserve. Et il n'a pas douté du patriotisme ouvrier : le prolétariat, écrivait-il, «se soulèverait tout entier le jour où réellement l'indépendance de la nation serait en péril.» C'est ce qui s'est passé.

 Regards du pays toulousain sur la Grande guerre ». Rencontre organisée samedi 20 octobre,de 15 h à 19 h, par Les Amis de Jean-Jaurès à Toulouse et l'Association des amis des archives départementales à l'Espace diversité laïcité, auditorium Jean-Jacques-Rouch, 38 rue d'Aubuisson, Toulouse.

Propos recueillis par D.H.

Quelques Vidéo du " Regards du pays toulousain  sur la Grande Guerre"

Centenaire 14-18 1/4 : Gerd Krumeich, Antoine Prost et Nicolas Beaupré

https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-l-histoire/centenaire-14-18-14-gerd-krumeich-antoine-prost-et-nicolas