Dans le chantier des Tranchées oubliées Textes et photos : Vivian MILLET Le côté français commence à se peupler. Photo L’Alsace Le côté français commence à se peupler. Photo L’Alsace /Vivian MILLET Depuis janvier, les bénévoles de l’association Tranchées oubliées ont pu reprendre les travaux de la future « tranchée pédagogique » qui complétera l’exposition permanente du Mémorial de Haute Alsace. Une plongée dans le quotidien des soldats qui se voudra didactique et immersive. « Il y a encore du boulot ! » Et ça s’active ferme malgré les températures glaciales, ce samedi matin, à l’arrière de l’ancien bâtiment Peugeot de Dannemarie. Après de longues semaines d’interruption pour cause de crise sanitaire, les membres de l’association Les Tranchées oubliées ont enfin pu reprendre le travail courant janvier au Mémorial de Haute Alsace. Chaque samedi, une quinzaine de bénévoles s’affairent ainsi autour de la future tranchée pédagogique qui viendra compléter l’ambitieux tableau historique du lieu. Une expo vivante et riche en détails, à travers laquelle les visiteurs pourront découvrir le quotidien reconstitué des soldats en temps de guerre, de chacun des côtés des lignes fortifiées des deux camps, français et allemand. « On a perdu trois mois et demi », constate le président, Jacky Sontag, toujours au four et au moulin pour mener à bien ce projet ambitieux, né de l’exposition 14-18 présentée ici même en 2015 et 2016. Outre le retard accumulé, l’association a aussi vu ses recettes amputées avec la crise, comme tant d’autres, faute Sundgau d’avoir pu organiser d’événements, à commencer par sa bourse Militaria. Mais pas de quoi décourager ces passionnés d’histoire et collectionneurs avertis de reliques de la Grande Guerre. Si la structure principale de la future tranchée pédagogique avait été construite l’an dernier, la tâche restait importante pour les bénévoles, qui ont déjà dû rapatrier un stock impressionnant d’uniformes, armes, équipements ou autres objets d’époque. Pas moins de 80 mannequins viendront peupler les vitrines et mettre en scène des moments clés de la vie au front. Une évocation de l’histoire de 14-18 qui se veut immersive et concrète à souhait, ce qui avait déjà fait le succès des précédentes expositions de l’association, notamment auprès du public scolaire. Comme l’exposition permanente du Mémorial, l’idée est aussi de miser sur l’ancrage à l’histoire locale. Alsacienne en général et sundgauvienne en particulier. Habillage et préparation des mannequins, mise en place des soldats, finition des décors à grand renfort de sacs de sable et barbelés, etc. Chaque semaine, le chantier se poursuit et tout le monde met la main à la pâte, y compris l’ancien maire, Paul Mumbach, fidèle à l’association avec laquelle était né ce projet de musée. Si l’ouverture officielle du Mémorial de Haute Alsace est toujours prévue pour le 9 mai, la tranchée pédagogique pourrait, en revanche, ne pas être achevée à temps pour intégrer le circuit de visite dès la mise en service, redoute le président Jacky Sontag. Samedi 13 février, les bénévoles ont reçu la visite surprise d’un autre collectionneur passionné et fin connaisseur de la guerre des tranchées : le Carspachois Serge Renger, président de l’association voisine Kilianstollen 1918 , qui suit évidemment ce vaste chantier avec grand intérêt. Outre la tranchée pédagogique, l’association des Tranchées oubliées disposera d’une salle dédiée à des expositions temporaires. Et à d’autres conflits du XX e siècle. Le thème du tout premier rendez-vous a d’ores et déjà été choisi : 1940 et l’annexion de l’Alsace par le III e Reich. Les Tranchées oubliées ont d’ailleurs lancé un appel sur la toile pour retrouver d’éventuels objets, photos ou documents d’époque relatifs aux Malgré-nous. Un travail a aussi été engagé avec la commune