Le Mémorial de Haute Alsace à Dannemarie est le temps fort de la sortie. L’entrée est à 7 € (4 € pour les enfants entre 7 et 16 ans), mais ça vaut le détour. Attention, il est fermé les lundis et mardis.  Photo L’Alsace /Hélène

POIZAT

C’était le défi du jour : depuis Mulhouse, relier le Sundgau pour une sortie d’une journée en ne dépensant pas plus de 20 € par personne, transport, repas et visite compris. Pas question de prendre la voiture et de dépenser une grosse partie de notre pécule en essence. Le choix se porte donc sur Dannemarie – accessible en train mais aussi à vélo par la piste cyclable le long du canal — et dont la grande attraction est le Mémorial de Haute Alsace. Ouvert depuis le 29 août 2021, ce nouveau musée vit sa première véritable saison estivale. 7 € l’entrée pour les adultes (4 € pour les enfants de 8 à 16 ans) : ce sera le gros poste de dépense de la journée.

Un trajet en train, le retour à vélo

Pour le déplacement, l’aller-retour à vélo étant un peu long, surtout par grosses chaleurs, on choisit de faire un trajet en TER. L’aller, de Mulhouse à Dannemarie, est préférable : le retour en pédalant se fera dans le sens de la descente – il faut penser à tout ! En ce dimanche matin, le tarif plein pour un aller simple est de 6,60 € mais grâce à une carte Presto encore valable, on ne débourse que 2 €. Départ à 11 h 22, avec les vélos, et 20 minutes plus tard, nous voilà à bon port. Devant la gare de Dannemarie, une carte permet de repérer les attractions du secteur. On note sur le trajet le lavoir du XIXe  siècle de Balschwiller et le puits à balancier d’Eglingen : ces éléments du patrimoine rural ont l’avantage d’être accessibles gratuitement. Mais pour l’heure, nous allons plonger dans l’histoire de la Grande Guerre dans le Sundgau. Première halte, à deux pas de la gare, à la nécropole nationale de Dannemarie, où sont enterrés plus de 400 soldats morts pour la France lors de la bataille des frontières en Alsace, à l’été 1914. Puis, direction ce Mémorial de Haute Alsace, dont la création a fait couler beaucoup d’encre dans nos colonnes. L’ancienne usine de briques rouges se repère facilement au cœur de la commune, mais le parking est désert en ce dimanche midi. Dommage, car la découverte mérite le détour.

Pas toujiurs vrai 

 

Pour retracer l’histoire de l’Alsace, et notamment du Sundgau, de 1871 jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale, l’établissement a mis les moyens : muséographie ultramoderne, reconstitution d’une tranchée, récit des petites histoires qui font la grande (l’escarmouche à Joncherey entre le sous-lieutenant allemand Mayer et le caporal français Peugeot, le 2 août 1914) , documents passionnants comme ces journaux de propagande profrançais… en allemand, pour parler aux Alsaciens ! La visite prend une bonne heure.

À Dannemarie, des plats de pâtes à petits prix

À la sortie, et avant de prendre le chemin du retour à vélo, il faut songer à prendre des forces. On a repéré le restaurant Aux 100 pâtes, très bon marché au port de plaisance de Dannemarie. À partir de 4,90 € pour un petit plat de pâtes. Comme le train ne nous a pas coûté cher, on craque pour une « grande » portion de spaghettis « quatre saisons » à 7,10 € avec une carafe d’eau offerte par la maison. Le parmesan manque un peu, mais c’est tout à fait correct et copieux. Idéal pour pédaler, d’ailleurs les cyclotouristes constituent l’essentiel de la clientèle avec les plaisanciers. Remplissage des gourdes au robinet d’eau potable à l’arrière du restaurant, et c’est parti pour 25 kilomètres le long du canal. D’écluse en écluse, une balade bucolique, étonnement peu fréquentée ce jour-là… À la hauteur de Hagenbach, une cloche suspendue à un portique attire l’œil : c’est le Tocsin de l’écologie, une œuvre de Charlène Chemin. Au niveau de Balschwiller, il faut quitter la piste pour découvrir le fameux lavoir, parfaitement retapé avec ses planches de lavage bien alignées. Un autre – tout petit — détour conduit devant le puits d’Eglingen, à l’inquiétante allure de potence.

 
 

Un sirop à l’eau à la Guinguette d’Illfurth

En retrouvant la piste du canal, la tentation est grande d’un stop à la guinguette du restaurant à l’Arbre vert d’Eglingen pour un granité à 3 € mais on résiste. Le long du canal, quelques œuvres d’art, dont un portrait de Charles de Freycinet par le plasticien mulhousien Daniel Tiziani, apportent une touche de couleurs au décor naturellement vert et bleu. Et lorsque la Guinguette d’Illfurth apparaît à notre droite, impossible cette fois de ne pas craquer pour son ambiance délicieusement champêtre et surannée. Il nous reste 3,90 € en poche, la halte s’impose, la guinguette est d’ailleurs prise d’assaut. La tarte à la rhubarbe meringuée a l’air sublime mais à 5,50 € la part, c’est complètement hors budget. On se contente d’un sirop de pamplemousse bien frais : 2,80 € le grand verre.

La dernière étape de la sortie, si l’on a encore un peu d’énergie en réserve, replonge dans la thématique Grande Guerre, avec la visite du site du Grand canon au cœur de la forêt, à Zillisheim. Gratuit et impressionnant mais il faut compter près de 5 km pour le rejoindre depuis le canal (et autant pour le retour). Derniers coups de pédales le long du canal et Mulhouse apparaît. À la hauteur du Mise, les petits bateaux sans permis que l’on peut louer pour de courtes balades sont tentants mais il ne nous reste que 1,10 €… Alors, comme dans la chanson de Jonasz, on se contentera de « regarder les bateaux » – sans même « sucer de glaces à l’eau » !